Pyrénées

Sonnailles pour les vaches

La tradition se constitue avec les modèles disponibles auprès des fabricants. Le site de Daban à Nay et les catalogues anciens permettent d’observer les modèles commercialisés.

Les sonnaillers de l’Hérault (Granier et Aubagnac) produisaient deux modèles trapézoïdales, lisses et pointillés, qu’ils nommaient Pyrénéenne et Pyrénéenne pointillée.

La Pyrénéenne est bordée, trapézoïdale de face et de profil, à bouche presque rectangulaire, arrondie aux extrémités. Elle peut être lisse ou décorée de points qui forment des figures géométriques, mais très souvent une croix, un coeur surmonté de la croix qui symbolise l’amour du Christ. Ces symboles religieux appellent à la protection du troupeau. Les grands modèles comportaient une bouche parfaitement rectangulaire.

 

Aujourd’hui, avec ses deux ouvriers, Nicolas Daban à Nay est le dernier fabricant des Pyrénées françaises. Depuis un temps très ancien, toutes leurs cloches sont marquées DF NAY, ce qui signifie « Daban Frère à Nay ».

De L’Ariège au Pays basque et même jusqu’aux Landes, les éleveurs utilisent les trois modèles qu’il propose, parfois remplacés par des cloches de provenance espagnole de moins bonne qualité.

La Metale, terme espagnol, Metao en béarnais est presque rectangulaire de face, un peu plus étroite en haut, trapézoïdale de profil, à bouche presque rectangulaire. Chez Daban, elle est décorée de la croix trinitaire. Béra à Saint-Jean-le-Vieux (Pays basque), Rives à Rivel (Aude), utilisaient différentes figures géométriques pointillées, certains éleveurs les exécutaient eux-mêmes.

Assez semblable,  la Bordelaise est lisse, à bouche ovale, avec une tôle plus épaisse que celle de la Metale. Nicolas Daban explique qu’elle est destinée aux zones boisées avec un son aigu qui se réverbère très bien sur la végétation. Jean Blaye raconte que les Béarnais rapportaient des Landes des « metales bordelaises » anciennes. Il s’agit peut-être de modèles fabriqués par J.Lasserre et G.Bouridey à Sore (Landes). Seul un numéro de taille, 11, 12 et 13, figurait sur la sonnaille.

Une pique bordée et pointillée est appelée Cuartizos (Cuartiz au singuler, appellation espagnole) par Daban, Picarde par Aubagnac et Granier. Les Béarnais l’appellent Truque, avec le que bien accentué à ne pas confondre avec le truc (redon).

Les tailles variaient de 15 à 22 cm, mais depuis quelques années, Daban a répondu à la surenchère ostentoire, à l’instar de la Suisse, et propose des cloches utilisées pour l’amontagnée atteignant 39 cm.

 

Sonnailles pour les moutons

Pour les moutons on trouve :

Le Truc, un gros redon bordé.

La Truquette, le Trucou, un redon plus petit, non bordé.

La Tulipe ou Picarde, Esqueros en béarnais, longue pique bordée et pointillée.

Daban fabrique en petit les modèles destinés aux vaches, les bergers les nomment Métalette.

La petite sonnette en bronze, le sonneau se nomme Trinquillou.

Nous connaissons mal l’ensonnaillement du Pays Basque. Daban fabrique la Basque : une pique sonore.

Les colliers

La décoration des colliers était pratiquée par les anciens.

Pierre Castets a réalisé un document magnifique sur l’art du berger Jean Bonnemason-Carrère à Bielle.

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