Hérault, Les Nières

Il est assez difficile de retracer précisément l’activité des fabricants de sonnailles de l’Hérault, principalement celle du hameau des Nières au-dessus de Castanet-le-Bas, sur la commune de Saint-Gervais-sur-Mare. Cet écart fut dénommé Saint-Laurent-des-Minières avant le XXe siècle puis Saint-Laurent-des-Nières au début du XXe siècle.

Les témoignages des anciens, François Granier (1920-2012), son véritable prénom était François Xavier, Rémy Bonnel né en 1937, Fernand Aubagnac (marié à Odile Granier, soeur de François) âgé de 91 ans, ancien instituteur qui vit toujours aux Nières, ne permettent pas de remonter avant la fin du XIXe siècle. On sait que Jean Granier (1802-1872) puis Xavier Granier (1841-1883) dirigeaient l’atelier.

Les premières concessions minières furent accordées en 1769. Ces affleurements de houille étaient déjà connus des habitants qui s’en servaient pour l’industrie locale précédant la mine : les clouteries. En 1827, il y avait cent ateliers et cent cinquante ouvriers qui fabriquaient huit millions de clous. Cette industrie s’éteignit entre les deux guerres (source Wikipedia, article Graissessac). En 1946, la compagnie des mines fut nationalisée pour devenir les Charbonnages de France et son entité les HBCM (Houillères Bassin Cévennes Midi). De 1962 à 1994, la Découverte, une exploitation à ciel ouvert avec des engins lourds va bouleverser le paysage.

La proximité des mines de charbon de terre et d’une veine d’argile ont favorisé la fabrication des sonnailles sur place.

Rémy Bonnel le répète « Tout nous vient des Granier ». François Granier (1920-2012) faisait remonter la fabrication des sonnailles par sa famille autour des années 1800 et l’implantation comme cloutier vers 1600.Une enseigne sculptée dans un cartouche sur le claveau en pierre de la voûte de la porte d’entrée de la maison (considérée comme l’ancien atelier de cloutiers), mentionne la date de 1605.

Selon les témoignages directs et une carte postale ancienne montrant l’activité des sonnaillers vers 1900, l’atelier était situé Place de la Crousette (petite croix en patois, crous = croix), appelée avec humour « la Croisette » comme nous l’a confié Françoise Dailly-Aubagnac, fille de Fernand Aubagnac. La rue Longue s’appellait autrefois rue des Cloutiers. En 1923, Joseph Granier (1890-1983) fait construire une fonderie à Castanet-le-Bas pour fabriquer des cloches en bronze coulé et des grelots.  Il dispose là d’un débit d’eau plus important pour le polissage et d’un meilleur accès routier. Dans les années 30, il débute la fonte de cloches d’église. L’entreprise s’est installée à Hérépian en 1970. L’usine de Castanet-le-Bas a servi de façon intermittente jusqu’en 1990. Toutes les activités ont cessé. Le musée de la cloche et de la sonnaille d’Hérépian, ouvert en 1998, est incontournable pour toucher ce passé.

 

La production des ateliers Granier

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