Provence

La tradition provençale débute à l’Est du Rhône, couvre la plaine de Crau et tout le piémont des Alpes de Provence (Vésubie, Var, La Sainte-Victoire, le Bas-Verdon, Dignes, Forcalquier, la Drôme). La Camargue s’y ajoute, mais relève d’une pratique et d’un cheptel particulier concernant les bovins.

Les bergers provençaux transhument dans les Alpes (Mercantour, Ubaye, Haut-Verdon, Vercors, Belledonne, Briançonnais, Queyras, Oisans et Vanoise). Aujourd’hui, elle s’effectue principalement en camion avec une marche d’une journée pour rejoindre la cabane.

Pour la transhumance provençale, on se reporte aux panneaux de l’exposition Transhumances, de la Provence à l’alpe mis en ligne par Patrick Fabre et la Maison de la transhumance.

Le cheptel provençal est principalement composé d’ovins, mais les bergers provençaux ajoutent des chèvres et des boucs de Rove pour embellir le troupeau et porter les gros redons de transhumance. L’effectif de cette race magnifique se limite à 3000 femelles et les bergers ont à coeur de contribuer à la conservation d’une race locale emblématique qui porte le nom d’un petit village près de Marseille.

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La tradition sonnaillère provençale s’identifie par le port du collier lyre. Elle utilise quatre cloches : redon, pique, clavelas et platelle. Seul le redon peut être bordé, renforcé à la bouche par une cornière.

Le redon, terme francisé de l’oc redoun, signifie rond.

La pique est presque cylindrique mais plus étroite à la bouche qu’au cerveau.

Le clavelas est presque cylindrique, mais plus large à la bouche qu’au cerveau. Clavelas vient de clavel = clou. Une origine du terme qu’on ne connaît pas précisément, mais on est preneur d’une expliquation rationnelle. La présence des rivets à la jupe, hypothèse qui vient immédiatement à l’esprit, ne semble pas valable puisqu’on les trouve aussi sur les piques.

La platelle est rectangulaire.

 

Laurent Cabiron explique les quatre sonnailles provençales dans un entretien réalisé en 2009
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Pour la transhumance, les bergers provençaux ensonnaillent environ une bête sur dix. C’est l’occasion d’entendre les cloches de toutes les tailles car les grosses sont enlevées à l’arrivée.

En juin 2013, nous avons filmé le troupeau de Sébastien Bos lors de la montée sur le Vercors. Un troupeau finement ensonnaillé avec 140 cloches pour 1700 bêtes réparties entre brebis de race Mérinos d’Arles et chèvres de Roves. La majorité des sonnailles provient de la fabrication de Rémy Bonnel, mais on remarque des redons et des clavelas de Daban à Nay, une platelle et un clavelas espagnol CN, soit Navalon à Albacete et quelques cloches en bronze sur les chèvres.

La transhumance à pied du troupeau de Sébastien Bos

Un film de Patrick Kersalé avec de beaux témoignages de bergers
crau

Les sonnailles utilisées par les provençaux provenaient principalement des fabricants de Castanet-le-Bas dans l’Hérault, les Granier depuis 1800, Emile puis Albert Aubagnac après 1918, Rémy Bonnel à partir de 1972. Vers Carpentras, les éleveurs bénéficiaient de la proximité des Simon, dit « de Carpentras » pour les différencier des Simond de Chamonix. On rencontre aussi des redons et des clavelas de chez Daban.

Depuis l’arrêt de la fabrication héraultaise, les cloches de renouvellement sont souvent des cloches espagnoles. Le choix persiste dans les formes provençales traditionnelles, mais on voit aussi apparaître des cloches nouvelles comme la zumba espagnole fabriquée par Navalon, une sorte de pique aplatie.

 

 

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