Dubois au Puy

L’étude sur la dynastie des fondeurs Dubois au Puy (Haute-Loire), 26 fondeurs sur 10 générations, a considérablement avancé avec les travaux de la Société Académique du Puy-en-Velay et de la Haute-Loire grâce à l’équipe composée de Benard Sanial, Ollivier Ramousse, Jean Mourier, Hugues Girard, Bernard Galland, Gérard Sabatier, Françoise Barraud, Lionel Dieu. Les bulletins des années 2016 et 2017 sont disponibles à l’achat au prix de 30 € chacun plus 6 € de port.

Le numéro de 2016 comprend le dépouillement de l’inventaire après décés de Jean-Pierre Dubois, expurgé des lourdeurs juridiques, redécouvert par Ollivier Ramousse. Demandé par une fille du deuxième lit, ça se lit comme un roman, on suit pas à pas le relevé avec les différentes parties de la famille et les chargés d’inventaires : digne de « Trop moche la vie ».

Le bulletin de 2017 comprend les articles suivants :
Jean-Pierre Dubois, marchand fondeur au Puy au XVIIIe siècle par Gérard Sabatier : l’intimité du fondeur.
Les activités de la fonderie de Jean-Pierre Dubois à partir de l’inventaire de 1792 par Ollivier Ramousse.
Une cloche de Jean-Pierre Dubois (1778), à Saint-Victor du Monastier par Bernard Galland, Hugues Girard, Bernard Sanial.
Notes pour une généalogie des Dubois, fondeurs du Puy et d’ailleurs… par Françoise Barraud, Lionel Dieu, Jean Mourier, Bernard Sanial : la généalogie complète des fondeurs.

Dans les lignes qui suivent, nous tentons d’identifier quels fondeurs réalisaient les sonnettes Dubois au Puy qui circulent entre les collectionneurs, continuent à être portées au cou des vaches ou sonnent aux portes. Nous avons aussi profité des riches informations contenues sur le site www.bougeoirsanciens.com qui permet des recoupements avec les décors. On ne peut évoquer les fondeurs du Puy sans rappeler le travail considérable de Roger Gounot dont les écrits ne sont malheureusement accessibles qu’en bibliothèque puisque généralement épuisés.

Il semble qu’il faille attendre le XVIIe siècle pour trouver des sonnailles et des petites cloches de portes (sonnettes) signées à usages domestiques. Certains fondeurs n’en ont peut-être jamais fabriquées. C’est sans doute la présence de plusieurs ateliers fonctionnant en même temps, comme le prouve le paiement du 20e, d’ailleurs en association, qui ont incité les fondeurs à marquer leurs cloches. Nous utilisons le relevé du 20e réalisé par Ollivier Ramousse.


Fonderie de Jean Dubois (1667-1725)

Jean DUBOIS, Marié en 1689 à Marguerite Dupuy, est appelé Maître fondeur au Puy en Velay sur l’acte de baptême de son fils Louis-Gabriel en 1697. On ne connait pas de cloche monumentale de lui. Il a eu deux fils fondeurs : Jean-François qui s’installe à Rodez et Louis-Gabriel qui continue l’activité.

Il signe JEAN DUBOIS AU PUY. Il décore certaines de ses cloches des armes de France.

Il semble qu’on puisse lui attribuer les signatures DVBOIS et DUBOIS AU PUY qui reflètent des marques sans concurrence.


 Fonderie de Louis-Gabriel Dubois (1697-1762)

Louis-Gabriel DUBOIS est probablement l’auteur des cloches signées Louis DUBOIS AU PUY. Il est d’ailleurs dénommé « Louis Dubois Père » lorsqu’il paie le 20e de l’industrie de 1767 à 1761. Il utilise une marque avec une fleur de lys et une autre avec les armes de France dont la matrice est héritée de son père. On connait aussi un timbre : une cloche d’horloge.

La cloche marquée DUBOIS PERE AU PUY a vraisemblablement été fondue par Louis-Gabriel pour se démarquer de ses fils Joseph Dubois et Joseph-Toussaint Dubois.


Jean-Pierre Dubois, Dubois-Lamy (1716-1792)

Jean-François Dubois, frère de Louis-Gabriel Dubois quitte le Puy pour s’installer comme fondeur à Rodez. Son fils Jean-Pierre revient au Puy où il épouse Françoise Fournel en 1741.  Dans son acte de mariage, il est déjà mentionné « marchand fondeur ». Son inventaire après décés de 1792 révèle qu’il s’associe à ses cousins (Joseph-)Toussaint et Joseph en 1763. Il est pour l’instant difficile de comprendre si cette association concerne uniquement la boutique donnant sur la place du Breuil et le faubourg où se déroule l’inventaire de Jean-Pierre Dubois, ou s’il y a plusieurs ateliers dont la localisation n’a pas encore été déterminée.

Il signe DUBOIS NEVEU AU PUY, probablement en référence à son oncle Louis-Gabriel, qui contrairement à son père, avait maintenu au Puy l’activité des fondeurs Dubois.

 

JEAN DUBOIS NEVEU AU PUY

 

Certaines clochettes signées PIERRE DUBOIS NEVEU AU PUY sont ornées de la vierge orante, motif étudié par les spécialistes des mortiers, Ollivier Ramousse, Guillaume Convert et Roger Gounot.

 

JEAN PIERRE DUBOIS NEVEU AU PUY

Il s’affranchit de la référence à son oncle avec les marques : 

JEAN PIERRE DUBOI AU PUY

PIERRE DUBOIS

PIERRE DUBOIS AU PUY avec I.PD au revers.
Le I ayant valeur de J, ce sont les initiales de Jean-Pierre Dubois

 

En secondes noces, il se marie en 1774 avec Agathe LAMY et signe alors ses cloches DUBOIS LAMY AU PUY

JEAN PIERRE DUBOIS LAMY AU PUY

JEAN PIERRE DUBOIS LAMY NEVEU AU PUY

 

DUBOIS LAMY NEVEU AU PUY

 

PIERRE DUBOIS LAMY NEVEU

La veuve DUBOIS, Agathe LAMY, hérite de son époux grand Fondeur du Breuil, le 1/12/1792. Son fils Jean Pierre François Benoit (dit Jean Pierre) (1776-1823) est fondeur en 1803, propriétaire en 1806, employé à la régie des octrois en 1813, huissier au tribunal de commerce en 1823 dans les actes de naissance de ses enfants et son acte de décès. On peut penser que l’activité de fondeur s’achève entre 1803 et 1806. 


 Joseph-Toussaint Dubois (1726-1815)

Toussaint Dubois se marie en 1749. Il paye le 20e comme fondeur à partir de 1758. Il est appelé Joseph-Toussaint dans l’acte de mariage de son neveu Jean-Pierre en 1774.

Premier fils à exercer, il a tout loisir pour se réclamer de son père en signant JOSEPH DUBOIS FILS AU PUY.

Ces cloches montrent les armes de France comme marque avec une matrice très semblable à celle de Louis Dubois.

Dans cette signature, il semble qu’il faille comprendre Joseph, Dubois fils (de Louis).


Fonderie Dubois-Defilhes

Son fils Toussaint-Sébastien Dubois (1769-1862) se marie avec Marie-Marguerite Defilhes en 1800. En 1809, ils figurent comme DUBOIS DESFILLES, fondeurs de cloches, sonnettes et grelots.

Les grelots, les cloches et un seau à eau bénite coulé avec le moule d’une cloche portent la marque DUBOIS DEFILHES AU PUY.

En 1812, il est installé à Bordeaux et signe DUBOIS A BORDEAUX.


Fonderies Joseph Dubois puis Dubois-Robert

Fils de Louis-Gabriel Dubois, Joseph DUBOIS (1734-1792) paie le 20e à partir de 1762 sous l’intitulé Joseph Dubois.  Il se marie à Anne-Rose Lambert en 1760. En 1790, la fonderie est dénommée DUBOIS-LAMBERT (Source Gounot).

Il se contentait certainement de la marque JOSEPH DUBOIS AU PUY sans pouvoir se référer à son père puisque son frère utilisait la marque JOSEPH DUBOIS FILS AU PUY avant lui.


La fonderie Dubois-Robert

Le fils de Joseph Dubois, Louis-Gabriel DUBOIS (1761-1837), paie le 20e en 1788 sous l’intitulé Louis Dubois fils. On s’interroge sur l’éventualité de lui accorder certaines marques LOUIS DUBOIS AU PUY. Marié en 1789 à Marguerite ROBERT, il signe DUBOIS ROBERT AU PUY. Marguerite Robert décède en 1821. Le 18 mai 1837, l’acte de décès de Louis-Gabriel  indique un logement Boulevard du Breuil section G n° 46 (?). L’activité de la fonderie semble s’arrêter rapidement après sa mort. Ses trois fils pratiqueront d’autres métiers.

Pierre-Charles (1790-1867) est entrepreneur de poste aux chevaux et messageries dès 1824 sous l’intitulé Dubois-Robert fils (Philippe Moret « Postes aux chevaux et messageries au temps de la voiture à cheval 1817-1872 », Bulletin de la Société académique du Puy et de la Haute-Loire, année 2008). Joseph-Marie (1791-1823) est entrepreneur de dentelle et Jacques-Marie-Stanislas (1792-1861) négociant.

Comme le prouve ce grelot, Louis-Gabriel Dubois II a aussi utilisé la marque LOUIS DUBOIS ROBERT AU PUY

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